Dans la peau de John Malkovich
Being John Malkovich
Fiche technique
Mon avis
À la base, il y a un scénario extraordinaire de Charlie Kaufman. Où il est question d’incarnation et de réincarnation, de manipulation, d’expériences sexuelles nouvelles, de célébrité usurpée, d’amour fou… Un scénario d’une imagination et d’une drôlerie uniques. Délirant mais extrêmement maîtrisé. Car, une fois posés les fondements surréalistes de son histoire, Kaufman va jusqu’au bout de sa logique. Il nous embarque en nous surprenant du début à la fin, mais sans nous perdre, véritable prouesse narrative. Il y a là quelque chose de ludique et de jouissif. D’insolent également, avec une bonne dose de dérision. Dérision sur les questions philosophiques soulevées par l’idée d’incarnation et de possession (l’identité, l’âme…), vite balayées au profit… du profit que Craig et sa collègue entendent tirer de leur découverte. Dérision sur le star-system. Autodérision de John Malkovich. Et enfin, mine de rien, se joue sous nos yeux une complexe mise en abyme de l’art de l’acteur qui se fond dans un personnage et de l’identification du spectateur à un acteur ou à un personnage. Tout cela est diablement intelligent et mis en scène de façon inspirée par Spike Jonze qui signe son premier long-métrage après avoir œuvré dans le vidéoclip.
Festival de Deauville 1999 : Grand Prix du cinéma indépendant américain et Prix de la critique internationale.
Frédéric Viaux (film vu le 11/12/1999, revu le 22/08/2012)