La Discrète
La Discrète
Fiche technique
Mon avis
Premier long-métrage de Christian Vincent et gros succès à l’époque de sa sortie. Le scénario, très finement écrit, s’articule autour d’un personnage de Don Juan moderne et déploie un jeu de manipulations amoureuses, cynique et cruel, ravivant l’esprit d’un Choderlos de Laclos. Côté influences cinématographiques, on oscille entre Rohmer (pour l’abondance de dialogues, l’analyse des choses de l’amour, la présence de Fabrice Luchini – l’un de ses acteurs fétiches) et Deville (pour le mélange de séduction et de machination). Le personnage principal est formidablement détestable : dandy parisien, prétentieusement littéraire, précieux et ridicule, méprisant et cassant… Un rôle sur mesure pour Fabrice Luchini, excellent, même si ce rôle et cette composition laissent le film en équilibre précaire entre antipathie et sympathie, l’inclinaison sympathique allant naturellement vers le personnage de Judith Henry, parfait contrepoint de fraîcheur, sensibilité, spontanéité. Ayant pour cadre un Paris qui répond à une certaine mythologie littéraire des bars et cafés, le film titille la curiosité en permanence, se teinte d’une jolie amertume et se conclut sur une scène qui reste à interpréter.
César 1991 du meilleur scénario et de la meilleure première œuvre.
Frédéric Viaux (film vu le 17/07/1993, revu le 21/06/2021)