Les Yeux noirs
Oci ciornie
Fiche technique
Mon avis
Charme suranné. Photo, décors et costumes très soignés. Le mode de narration fait penser à certaines nouvelles de Zweig, même si ce sont des textes de Tchekhov qui ont nourri le scénario (La Dame au petit chien, Ma femme, Jour de fête, L’Ordre d’Anna). La légèreté et la bouffonnerie du personnage principal (du moins à ses débuts) font sourire ; ses pérégrinations ont un petit côté amusant avant de se teinter de nostalgie. Le film navigue entre truculence et lyrisme amer, ainsi qu’entre une « italianité » et une « russitude » malheureusement un peu appuyées. De ce tableau à traits forcés, l’émotion profonde ou subtile peine à jaillir. Sauf à la fin où souffle l’esprit tchekhovien des occasions manquées, de l’amour envolé, de la faiblesse humaine. Côté interprétation, Marcello Mastroianni en fait beaucoup mais convainc (Prix d’interprétation à Cannes en 1987), à l’inverse d’Elena Sofonova, peu naturelle et doté d’une voix assez désagréable.
Frédéric Viaux (film vu le 03/07/1997, revu le 12/06/2020)