Les bourreaux meurent aussi
Hangmen Also Die!
Fiche technique
Mon avis
De tous ses films, Fritz Lang préférait M le Maudit. Il citait en deuxième Les bourreaux meurent aussi. De quoi se réjouir avant de découvrir cette œuvre tournée aux États-Unis, datée de 1943 et située dans la filmographie du cinéaste entre Chasse à l’homme (1941) et La Femme au portrait (1944). Mais on peut ne pas partager l’avis du réalisateur et trouver ce film mineur : film de commande en pleine Seconde Guerre mondiale, au scénario de propagande antinazie (co-écrit notamment avec Berthold Brecht), où l’idéologie prime sur la vérité historique. Fritz Lang contribue à l’effort de guerre sans pour autant réussir à gommer certains aspects un peu lourds du film à message. En témoignent les premières minutes, qui posent un cadre caricatural ; la musique, qui n’est pas légère-légère ; le jeu des deux acteurs principaux, appuyé. Et l’histoire ne s’embarrasse ni de psychologie ni de vraisemblance. Heureusement, le réalisateur fait parler le métier (mise en scène précise, efficacité narrative, sens du détail et de l’ironie tragique) pour rendre ce film regardable à défaut d’être mémorable.
Frédéric Viaux (film vu le 05/01/2020)