The Reader
The Reader
Fiche technique
Mon avis
C’est l’adaptation du magnifique roman de Bernhard Schlink, dont le titre français (Le Liseur) n’a bizarrement pas été gardé pour l’exploitation en France. Tout commence un peu trop rapidement : la rencontre entre Michael et Hanna, le début de leur relation. Et tout manque de subtilité. Est-ce la faute de l’acteur qui joue Michael adolescent, David Kross ? Aurait-il fallu une voix off ou d’autres scènes pour ajouter un peu de sensibilité et mieux évoquer les joies et tourments du personnage central ? La première partie du film est en tout cas bien linéaire et plate. Mais c’est aussi la partie la plus classique du roman. L’histoire prend heureusement une autre dimension à partir du procès, révélant toute sa complexité. Et là, malgré la réalisation académique de Stephen Daldry (The Hours), quelques simplifications et des scènes convenues (la visite d’un camp de concentration ou le rendez-vous tire-larmes au cimetière), il est difficile de ne pas être ému. Amour et culpabilité, raison et sentiments, drame national et drame intime, on se laisse emporter par la force romanesque du récit et par Kate Winslet qui donne la pleine mesure de son talent dans un rôle ingrat, celui d’une femme rude, brute dans son ignorance, monstrueuse par son sens borné de l’ordre et du devoir. Mais cette femme est aussi touchante en raison du secret douloureux qu’elle porte et qui marquera toute sa vie. Un rôle à Oscar… que l’actrice a d’ailleurs obtenu (mais qui aurait pu lui être décerné pour Les Noces rebelles, un meilleur film). Le traitement du personnage de Hanna (et par la même occasion du thème de la banalité du mal) peut créer un malaise. C’est ce qui fait aussi sa richesse.
The Reader a été produit par Anthony Minghella (Le Patient anglais) et Sydney Pollack (Out of Africa), tous deux décédés en 2008, pendant le tournage. Chef opérateur : Roger Deakins.
Frédéric Viaux (film vu le 17/07/2009)