L’Hirondelle et la Mésange
L'Hirondelle et la Mésange
Fiche technique
Mon avis
Une rareté. Tourné en 1920, ce film a été monté et montré en projection privée en 1924. Pas assez « fiction », trop « documentaire » selon Charles Pathé, le distributeur, qui refuse de le sortir en salles. La copie est ensuite perdue. Et ce n’est qu’en 1982 que l’on retrouve à la Cinémathèque française un négatif non monté et des rushes. Un nouveau montage est alors confié à Henri Colpi qui s’appuie sur le scénario original de Gustave Grillet et les notes d’André Antoine. Le film est montré pour la première fois au public en 1984.
André Antoine, grand homme de théâtre (fondateur du Théâtre Libre), fut aussi le réalisateur de huit films entre 1917 et 1922, auxquels il a appliqué ses théories naturalistes. Pas étonnant de découvrir dans sa filmographie une adaptation d’un roman de Zola, La Terre.
L’Hirondelle et la Mésange témoigne ainsi d’un style annonciateur du néoréalisme, attentif aux détails du quotidien. Les acteurs jouent avec simplicité et naturel. La caméra, placée le plus souvent sur les péniches, évoluant au fil de l’eau, enregistre de longs travellings sur des paysages mélancoliques, qui exercent un vrai charme. Et contrairement à ce que disait Pathé, il y a une dimension fictionnelle, avec un récit bien maîtrisé, assez subtil pour évoquer les tensions sur les bateaux, et audacieux dans son dénouement, très noir. Une grande réussite.
À noter : une jolie ritournelle a été composée par l’accordéoniste Marc Perrone pour accompagner les images de ce film muet.
Frédéric Viaux (film vu le 02/09/2007)