Panique à Needle Park
The Panic in Needle Park
Fiche technique
Mon avis
Le thème de la drogue, avec l’illustration de ses usages et de ses addictions, avait cessé d’être tabou dans le cinéma US depuis le milieu des années 1950 (L’Homme au bras d’or, Otto Preminger). Jerry Schatzberg a ainsi pu l’aborder librement, frontalement, même si son film a quand même été interdit aux moins de 17 ans aux États-Unis. Il l’a abordé dans l’esprit du Nouvel Hollywood dont il a été l’un des fers de lance : immersion dans un milieu underground, captation réaliste, nerveuse, d’une tranche de misère sociale et de détresse humaine. Ici, pas de voyeurisme, pas de « mélodramatisation » (comme pourrait le suggérer la base-line de l’affiche française), mais un regard attentif et compatissant. Ce regard l’emporte sur quelques faiblesses du scénario et valorise par ailleurs la performance des acteurs : Kitty Winn, touchante, et Al Pacino, sur les nerfs. La première a obtenu, grâce à cette composition, le Prix d’interprétation féminine au festival de Cannes en 1971. Le second, imposant une présence peu commune, a prouvé qu’il faudrait compter sur lui par la suite. Ce n’était que son deuxième long-métrage de cinéma, après Me Natalie, comédie oubliée de Fred Coe. Il explosera un an plus tard, en 1972, dans Le Parrain de Francis Ford Coppola.
Frédéric Viaux (film vu le 15/04/2008)