Lady Chatterley
Lady Chatterley
Fiche technique
Mon avis
Un film magnifique. Une excellente surprise. Pascale Ferran, qui n’avait pas tourné depuis dix ans, a dépoussiéré le roman de D. H. Lawrence et a réussi à en extraire la quintessence, sans lyrisme excessif, sans érotisme clinquant, sans fausse pudeur non plus. Une manière directe mais délicate d’aborder les sentiments ainsi que les désirs. La réalisatrice prend son temps pour évoquer l’éveil d’une femme à la sensualité et à l’amour, en osmose avec l’éveil de la nature. Un corps qui se libère et se découvre, une féminité qui s’incarne progressivement. Hormis quelques apartés « engagés » sur la politique et l’opposition des classes sociales, Pascale Ferran se concentre sur l’histoire des deux amants, la passion, l’expression des corps et les mots qui vont avec. Elle ose l’expression d’une forme d’absolu et fait jaillir une émotion « pure ». Les acteurs principaux sont pour beaucoup dans la réussite du film : Marina Hands, d’un naturel et d’une sensibilité bouleversants, et Jean-Louis Coulloc’h, massif, tout en intériorité, admirable.
D. H. Lawrence a écrit trois versions de L’Amant de lady Chatterley. La troisième est la plus connue, mais Pascale Ferran a choisi d’adapter la deuxième, « moins simple, plus frontale vis-à-vis de son sujet, moins tourmentée ». Par le passé, Marc Allégret (avec Danielle Darrieux, en 1955) et Just Jaeckin (avec Sylvia « Emmanuelle » Kristel, en 1981) avaient adapté la troisième version.
Prix Louis-Delluc 2006. César 2007 du meilleur film, de la meilleure actrice, de la meilleure photo, de la meilleure adaptation et des meilleurs costumes.
Frédéric Viaux (film vu le 13/07/2007 en version longue)