La Vénus à la fourrure

La Vénus à la fourrure

  • La piste aux étoiles

Fiche technique

Titre en VF
La Vénus à la fourrure
Titre en VO
La Vénus à la fourrure
Année (copyright)
2013
Réalisateur(s) et acteurs principaux
Réalisateur Roman Polanski, Acteurs, Mathieu Amalric, Emmanuelle Seigner
Genre(s)
Comédie dramatique
Thématiques
Adaptations de pièces de théâtre, Huis clos (ou presque), Sur scène, Personnages réalisateurs ou metteurs en scène, Personnages acteurs, Manipulations, Séduction (chats et souris), Maîtres et serviteurs, Sadisme ou masochisme, Questions de genre, Compositeur Alexandre Desplat, Films de 2013
Pays de production
France,  Pologne
Durée
1 h 35 min
Résumé
Thomas achève une journée harassante et décevante, passée dans un théâtre parisien à auditionner des comédiennes. Il a adapté un texte de Sacher-Masoch, La Vénus à la fourrure, qu'il va bientôt mettre en scène, mais désespère de trouver l'actrice qui incarnera le personnage de Vanda. Une dernière candidate fait alors irruption, après avoir manqué l'heure de son audition. Thomas tente de repousser cette femme vulgaire et inculte, mais se trouve plus ou moins contraint de lui donner sa chance...
IMDB

Mon avis

Cette adaptation d’une pièce de théâtre de David Ives (également coscénariste du film) offre à Roman Polanski un cadre et des thématiques qu’il a toujours affectionnés et qui lui ont souvent permis de donner son meilleur. Huis clos, rapports de forces, dérives fantasmatiques… Le cinéaste fait parler ici sa science de la mise en scène et de la direction d’acteurs pour orchestrer une joute verbale bien piquante, un jeu de provocation, de séduction et d’humiliation malicieusement retors, qui inverse progressivement les rôles de dominant et de dominé, de maître et d’esclave. Et ce, dans une dialectique SM qui embrasse en un même mouvement la réalité (l’audition) et la fiction (la pièce de théâtre). Les personnages se révèlent : la femme apparemment gourde et grossière devient sur scène une actrice fine et manipulatrice (Emmanuelle Seigner, parfaite dans ce rôle), là où le metteur en scène omnipotent, troublé par la concrétisation de son œuvre (et de ses fantasmes inavoués) semble perdre avec jouissance son pouvoir (Mathieu Amalric, étonnant mais qui en fait beaucoup)… Tout cela est habilement agencé et développé, souvent drôle. Mais pas seulement. Le réalisateur pousse plus loin le bouchon, vers des zones déroutantes qu’il a explorées dans les années 1960-1970. Où le fantasme confine au fantastique, dans le sens où l’on doute ici de la réalité de cette Vanda qui porte le même prénom que son personnage, qui connaît le texte de l’auteur par cœur, qui amène costumes et accessoires, qui réoriente le drame à sa guise, avec une intelligence « justicière »… Et puis il y a cette dimension grotesque, associée au travestissement et à la confusion sexuelle, que Polanski a souvent maniée avec audace dans sa carrière : dans un registre pathétique (Cul-de-sac) ou terrifiant (Le Locataire). Ici avec une pure dérision antimachiste, autour d’un homme-enfant, d’un homme-pantin, jouet de ses fantasmes.

César 2014 de la meilleure réalisation. Musique : Alexandre Desplat.

Frédéric Viaux (film vu le 18/11/2013 sur grand écran)

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