Une autre femme

Another Woman

  • La piste aux étoiles

Fiche technique

Titre en VF
Une autre femme
Titre en VO
Another Woman
Année (copyright)
1988
Réalisateur(s) et acteurs principaux
Réalisateur Woody Allen, Acteurs, Gena Rowlands, Mia Farrow, Ian Holm, Blythe Danner, Gene Hackman, Betty Buckley, Martha Plimpton, John Houseman, Sandy Dennis, David Ogden Stiers, Philip Bosco, Harris Yulin, Frances Conroy, Fred Melamed, Kenneth Welsh
Genre(s)
Drame
Thématiques
Enseignants - professeurs, Écrivains, Voisins et voisines, Voyeurisme, Psys, Dépression, Contre-emploi d'acteurs, Chef op' Sven Nykvist, Films de 1988
Pays de production
États-Unis
Durée
1 h 20 min
Résumé
Marion est une femme d'âge mûr, mariée, bien installée dans la vie. Prof de philo en congé sabbatique, elle loue un appartement dont la tranquillité doit lui permettre d'écrire son prochain livre. Mais elle découvre par hasard que l'un des murs lui offre une communication aussi directe que discrète avec l'appartement voisin, où exerce un psy. Marion surprend le discours désespéré d'une patiente, prénommée Hope, qui éveille son intérêt. Et la pousse à écouter les séances suivantes...
IMDB

Mon avis

Ce film est d’abord très intéressant dans son principe narratif. Par son élément moteur : une forme de voyeurisme qui est à la fois celui du personnage principal (Marion “espionnant” le cabinet de psychanalyse voisin) et celui du spectateur. Par son développement aussi : une sorte de double psychanalyse fonctionnant par vases communicants, puisque les confidences d’une patiente (Hope) invitent Marion à une introspection, un retour sur son passé et ses choix de vie, jusqu’à une profonde remise en cause personnelle. Focalisé sur ce personnage de Marion, Woody Allen brosse ainsi le portrait nuancé d’une femme brillante et parfaite en apparence, tout en maîtrise d’elle-même, dont les certitudes vont peu à peu vaciller. Une femme qui reconnaît avoir sacrifié la dimension affective de sa vie à la dimension intellectuelle, par peur, et avoir inspiré aux autres des sentiments qu’elle n’imaginait pas. Le réalisateur suit l’itinéraire d’une prise de conscience, ponctué de désillusions cinglantes ou amères, et l’espoir d’un renouveau, d’une renaissance, par le biais de la bien prénommée Hope…

C’est l’un des meilleurs films de Woody Allen. Une pépite dans le registre bergmanien qu’il a exploré à plusieurs reprises (Intérieurs, Hannah et ses Soeurs, September…). Centré sur la psyché féminine, épuré dramatiquement, assez grave, cet opus se déploie sous l’influence du cinéaste suédois, y compris esthétiquement, puisque le réalisateur a confié la photo du film à Sven Nykvist, le fidèle chef op’ de Bergman. Pour autant, c’est bien du Woody Allen dans le texte, avec cette petite touche d’humour caractéristique, malgré le drame. Les dialogues sont impeccables dans leur ensemble, coulant avec une évidence intellectuelle et émotionnelle qui est comme un signe de maturité artistique.

Côté interprétation, Gena Rowlands porte le film sur ses épaules. Dans un parfait contre-emploi de femme froide qui s’éveille douloureusement à elle-même, loin des rôles tout en nerfs et borderline que lui a offert Cassavetes, notamment, elle est absolument magistrale.

Frédéric Viaux (film vu le 04/08/2001)

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