Alice au pays des merveilles
Alice in Wonderland
Fiche technique
Mon avis
Il s’agit moins d’une adaptation des textes de Lewis Carroll (Alice au pays des merveilles, De l’autre côté du miroir) que d’une relecture ou d’une libre variation sur le thème d’Alice. « Je voulais transposer à l’écran l’imagerie que cette histoire à créée en moi », explique Tim Burton. De fait, le réalisateur apporte à l’histoire son propre univers visuel : une ambiance générale plus cauchemardesque que merveilleuse, un goût pour la monstruosité humaine (la grosse tête de la reine Rouge) et les monstres imaginaires, un humour macabre (la potion magique de la reine Blanche), quelques visions horribles (lorsque Alice marche sur les visages des morts dans les fosses du château), une architecture gothique, une bonne dose d’ironie… À cette fantaisie s’ajoutent (avec plus ou moins de bonheur) quelques éléments narratifs estampillés Disney.
Les puristes, amateurs de l’œuvre de Lewis Carroll, n’y retrouveront pas vraiment leurs petits. Et la fin du film part un peu en vrille, Alice apparaissant en chevalier, mi-Jeanne d’Arc, mi-Saint-Michel terrassant le dragon… Cela dit, malgré ses dérives romanesques et ses boursouflures à la mode Harry Potter, ce film n’en est pas moins un divertissement correct. On ne s’ennuie pas une minute et, surtout, on se laisse séduire par la foisonnante imagination de Burton. Décors, costumes, mise en scène, effets spéciaux… C’est un festival de détails fantaisistes, de variations d’échelle et de couleurs vives. Techniquement parfait. Un peu trop, pourrait-on dire cependant, car les prouesses numériques étouffent quand même un peu l’âme du film.
En collaborant avec Disney, Tim Burton a fait un petit retour aux sources, lui qui a commencé sa carrière comme animateur au sein des studios Disney. Musique : Danny Elfman. Oscar 2011 : meilleure direction artistique, meilleurs costumes.
Frédéric Viaux (film vu le 24/04/2010)