Automata
Autómata
Fiche technique
Mon avis
Le début est intrigant et prometteur, dans la lignée de Blade Runner, avec la découverte de robots qui semblent animés d’une volonté propre, le questionnement des rapports entre créateurs et créatures… Ensuite, la perspective de voir des machines douées d’une intelligence artificielle succéder à l’homme dans la chaîne de l’évolution terrestre constitue une problématique intéressante sur le plan dramatique, très “fin du monde” ou plutôt “fin d’un monde”. Bref, on a la matière d’un honnête film de SF, d’autant que la mise en images, à défaut d’afficher un style très personnel, est abordée avec soin et cohérence, entre ambiance nocturne poisseuse à la Blade Runner (justement) et virée sauvage dans le désert à la Mad Max. Même sans révolutionner le genre, Gabe Ibáñez aurait ainsi pu faire de cette curieuse coproduction bulgaro-espagnole, tournée en anglais, un produit plaisant. Mais il lui a manqué un scénario qui tienne la route. Trop d’approximations et de bizarreries logiques finissent par épuiser les bonnes intentions de départ. On cerne mal le pourquoi et le comment de la mutation des robots. On peine à comprendre l’accusation de traîtrise qui pèse sur les épaules du personnage principal. Et quid de l’absurde règlement de comptes final ? L’histoire se perd en développements annexes, confus, au lieu de creuser le sujet central. Du coup, la seconde moitié du film n’est qu’un agrégat de scènes laborieusement empilées, parfois trop bavardes et sans climax dramatique. On ne se consolera malheureusement pas avec l’interprétation générale : Antonio Banderas, atone ou pas très juste ; Birgitte Hjort Sørensen, confinée dans un rôle inintéressant ; Robert Forster, ailleurs ; Dylan McDermott, ridiculement excessif ; et Melanie Griffith, limitée dans ses expressions faciales par un lifting assez terrible.
Frédéric Viaux (film vu le 20/09/2014)