Bad Boy Bubby
Bad Boy Bubby
Fiche technique
Mon avis
Ce Bad Boy Bubby est un pur objet filmique non identifié, qui lorgne un peu du côté de la légende de Kaspar Hauser et brode sur les folies de la fin du XXe siècle : paranoïa écologique, dérives religieuses et sexuelles, intolérances en tous genres, absurdités du star-system… Rolph de Heer, dès les premières images, parvient à créer un puissant malaise. Il débute en mode huis clos bien glauque avant de lancer son « grand gamin bizarre », homme-chat sauvage, dans une suite d’aventures débridées. Il y a là une inspiration audacieuse et dérangeante, qui joue sur une gamme de tons et de sentiments à la fois fascinante et peu aimable : variations trash, cruelles, hystériques, d’où jaillissent amour et compassion… L’ensemble est erratique, un peu fourre-tout. On ne cerne pas toujours la finalité de ce que propose le réalisateur. Mais le film vaut le coup d’œil pour son étrangeté, son relativisme forcené en matière de normalité sociale, de valeurs, de croyances… Et pour la composition saisissante de Nicholas Hope qui a quelque chose de Jack Nicholson.
Grand Prix du jury au festival de Venise 1993.
Frédéric Viaux (film vu le 10/06/2014)
Il y a des années de cela, dans les années 1990, j’ai vu un film lors d’une nuit du cinéma, et jusqu’alors je n’avais croisé personne qui l’avait vu, ce film m’a tellement marqué que je m’en souviens parfaitement dans les moindres détails, et chaque fois que j’en parlais, je voyais bien que mon interlocuteur se demandait quel acide circulait dans mes veines… Ce film c’est Bad Boy Bubby et nous sommes deux à l’avoir vu, et je sais maintenant que ce n’était pas un cauchemar.