Breezy
Breezy
Fiche technique
Mon avis
Pour son troisième long-métrage en tant que réalisateur, Clint Eastwood est allé là où l’on ne l’attendait pas, sur le terrain du mélodrame. Une surprise qui annonce un autre film, Sur la route de Madison, qu’il tournera une vingtaine d’années plus tard. L’ex-inspecteur Harry fait preuve ici de sensibilité et donne à voir de belles scènes en clair-obscur. Il y a aussi quelques bons dialogues. Pour autant, l’histoire ne brille pas par son originalité : énième variation sur un amour contrarié par la différence d’âge, le poids des conventions sociales… Eastwood réunit et oppose un vieux beau, old school, en pleine cure de jouvence, et une jeunette fraîche et insouciante, en quête de figure paternelle. Les motivations psychologiques sont banales et faciles ; l’évolution dramatique s’avère cousue de fil blanc (avec une posture finale un brin machiste). Sans oublier quelques clichés romantiques (les balades en bord de mer…) et une musique sentimentalo-guimauve de Michel Legrand.
Côté acteur, William Holden n’était certainement pas l’acteur idéal pour ce rôle qu’Eastwood n’a pas voulu interpréter lui-même, se trouvant trop jeune. Il manque de subtilité dans l’expression des sentiments et des tergiversations. Quant à Kay Lenz (qui fera ensuite surtout carrière à la télévision), elle s’en sort mieux, tout en candeur et en émotion.
Petit clin d’œil lors d’une scène où les personnages principaux vont au cinéma : on aperçoit à l’écran l’affiche de L’Homme des hautes plaines, le précédent film de Clint Eastwood.
Frédéric Viaux (film vu le 11/04/2010)