Dallas Buyers Club

Dallas Buyers Club

  • La piste aux étoiles

Fiche technique

Titre en VF
Dallas Buyers Club
Titre en VO
Dallas Buyers Club
Année (copyright)
2013
Réalisateur(s) et acteurs principaux
Réalisateur Jean-Marc Vallée, Acteurs, Matthew McConaughey, Jared Leto, Jennifer Garner, Denis O'Hare, Steve Zahn, Griffin Dunne, Michael O'Neill, Dallas Roberts, Kevin Rankin, Deneen Tyler, Donna Duplantier
Genre(s)
Biographie, Drame
Thématiques
Texas, De l'usage des drogues, Filmer la maladie, Sida, Hôpitaux, Questions de genre, Contre-emploi d'acteurs, Films de 2013
Pays de production
États-Unis
Durée
1 h 55 min
Résumé
Dallas, 1985. Ron Woodroof partage son temps entre son boulot d'électricien, le rodéo et des pratiques festives autour du sexe, de l'alcool et des drogues. Lors d'un séjour à l'hôpital, on lui annonce qu'il a le sida. Cette "maladie de pédés", il la conteste d'abord, lui le macho, l'homophobe, avant de se rendre à l'évidence. Il n'a plus que 30 jours à vivre. Ron cherche à se procurer de l'AZT, puis découvre au Mexique un traitement alternatif qu'il décide de commercialiser aux États-Unis.
IMDB

Mon avis

Fondé sur une histoire vraie, le scénario de ce film traînait dans les tuyaux des studios américains depuis les années 1990, sans voir le jour, faute de financement. C’est finalement le Canadien Jean-Marc Vallée (réalisateur du très bon C.R.A.Z.Y.) qui en a hérité pour le concrétiser. Le film vaut pour son témoignage historique sur le début des années sida et pour le portrait qu’il brosse de Ron Woodroof. Vallée nous plonge ainsi dans les années 1980 avec ses préjugés autour de la maladie, la recherche d’un traitement parasitée par les intérêts du lobby pharmaceutique US, l’hypocrisie des autorités sanitaires et la création de clubs, tel le Dallas Buyers Club, qui vendaient aux malades des traitements non autorisés mais pas forcément illégaux au début, souvent moins nocifs et plus efficaces que les médicaments testés et préconisés par les hôpitaux… Fer de lance de cette commercialisation médicale en marge des circuits officiels, Ron Woodroof est un drôle de personnage : beauf texan, grande gueule homophobe, qui, en luttant pour sa survie, va devenir un petit héros antisystème, défenseur des droits des malades du sida à bénéficier d’un traitement efficace et librement choisi. Le cinéaste n’en fait pas pour autant, heureusement, un bon Samaritain ou un saint philanthrope. Même s’il évolue dans sa relation aux autres, dans son appréhension de la différence, Woodroof n’en reste pas moins, avant tout, un businessman opportuniste. Le personnage est campé par un Matthew McConaughey remarquable, métamorphosé, enlaidi, amaigri d’une vingtaine de kilos, tout en énergie nerveuse et volonté farouche. Un rôle à Oscar. Dans un autre registre, en contre-emploi absolu, Jared Leto incarne de façon tout aussi étonnante un travesti toxico, associé à Woodroof dans son business. Un rôle à Oscar également. Leur histoire, assez extraordinaire, suffit à rendre le film captivant. Le réalisateur se fait quant à lui discret et modeste. Peut-être un peu trop, dans le sens où le traitement du sujet n’est transcendé ni par la narration, ni par l’esthétique, et s’avère donc plutôt illustratif. Au demeurant, Vallée évite ainsi de trop basculer dans l’empathie (il y a va mollo sur le mélo). Et garde une distance à la fois critique et humoristique, de bon ton.

Oscar 2014 du meilleur acteur (Matthew McConaughey), du meilleur acteur dans un second rôle (Jared Leto), des meilleurs maquillage et coiffure.

Frédéric Viaux (film vu le 03/02/2014)

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