Dites-lui que je l’aime
Dites-lui que je l'aime
Fiche technique
Mon avis
Après avoir fait ses armes auprès de François Truffaut et de Jean-Luc Godard, en tant qu’assistant, puis réalisé un premier long-métrage remarquable, La Meilleure Façon de marcher, Claude Miller ne confirmait qu’à moitié avec ce deuxième film. Dites-lui que je l’aime est une adaptation de Ce Mal étrange, un roman de Patricia Highsmith, écrivain qui a inspiré bien des cinéastes, à commencer par Alfred Hitchcock avec L’Inconnu du Nord-Express. Ici, la dimension policière du livre disparaît au profit de la dimension psychologique, qui intéresse davantage le réalisateur. Celui-ci focalise sur la passion amoureuse, qui touche à l’obsession et à la folie. Pour incarner l’amoureux fou, Depardieu est plutôt bon, tout en contraste, avec son physique rond et sa voix douce, ses réactions brusques et emportées. Face à lui, une autre obsessionnelle, joliment incarnée par Miou-Miou, touchante par sa fragilité mais aussi inquiétante par sa ténacité. Malgré une bonne direction d’acteurs, le film ne parvient pas toutefois à retrouver l’originalité et la subtilité de La Meilleure Façon de marcher : le drame est plus prévisible, le propos un peu répétitif ; certains événements ou certaines réactions apparaissent peu crédibles ; la mise en scène appuie quelques effets, notamment à la fin. Des maladresses qui empêchent d’adhérer complètement à l’histoire.
L’actrice Dominique Laffin, qui interprète ici le personnage de Lise, jouera ensuite pour Jean-Marie Poiré (Les Petits Câlins), Jacques Doillon (La Femme qui pleure), Catherine Breillat (Tapage nocturne) ou encore Claude Sautet (Garçon).
Frédéric Viaux (film vu le 08/01/2012)