Elena

Elena

  • La piste aux étoiles

Fiche technique

Titre en VF
Elena
Titre en VO
Elena
Année (copyright)
2011
Réalisateur(s) et acteurs principaux
Réalisateur Andreï Zviaguintsev, Acteurs, Nadezhda Markina, Andreï Smirnov, Elena Liadova, Alexeï Rozin, Evgenia Konushkina, Igor Ogurtsov, Vasili Michkov, Alexeï Maslodudov
Genre(s)
Drame
Thématiques
Juste un prénom, Femmes au foyer, Maîtres et serviteurs, Héritages, Relations entre mères et fils, Relations entre grands-parents et petits-enfants, Regards sur la Russie, Films de 2011
Pays de production
Russie
Durée
1 h 50 min
Résumé
Elena et Vladimir vivent dans un appartement luxueux et froid. Elena s'occupe de son mari et de la vie domestique comme une servante docile. Par ailleurs, elle apporte régulièrement de l'argent à son fils, sa belle-fille et leurs deux enfants qui habitent dans un quartier modeste. Un jour, Vladimir fait un infarctus. Il en réchappe et décide d'écrire son testament avec le souhait de léguer la majeure partie de sa fortune à sa fille qu'il voit peu, au détriment de son épouse...
IMDB

Mon avis

Andreï Zviaguintsev avait signé en 2003 un premier long-métrage marquant, très noir, très beau visuellement : Le Retour. Ce nouvel opus (le troisième, après Le Bannissement, en 2007) confirme son talent de réalisateur : cadrages très soignés, mouvements sur du velours, grand soin apporté aux décors et à la lumière pour créer une esthétique glacée. Il y a de la perfection dans tout cela, mais aussi de l’ostentation, notamment avec tous ces plans-séquences étirés en longueur. Cette virtuosité un peu poseuse se remarque d’autant plus que le scénario n’est pas à la hauteur des ambitions stylistiques. Cette histoire de mariage et de crime par intérêt n’est pas des plus originales. Les personnages, quant à eux, sont stéréotypés : Elena, épouse opportuniste, mère et grand-mère dévouée et protectrice ; Vladimir, macho froid, riche, avare, égoïste ; le fils d’Elena, beauf oisif, qui passe ses journées à boire de la bière et à manger des cacahuètes. Il n’y a guère que le personnage de la fille de Vladimir, rebelle et cynique, qui soit vraiment singulier, mais hélas trop peu développé.

Le plus gênant dans ce film, ce n’est pas son manque d’originalité, c’est la vision sociale qu’il véhicule in fine. Le réalisateur dépeint certes, plutôt bien, une forme de déshumanisation en Russie, chez les riches comme chez les pauvres, en distillant tension et malaise. Il ne semble pas porter sur le genre humain un regard bien optimiste. Soit. Mais en concluant comme il le fait, après avoir présenté une famille de la classe populaire comme une bande de feignants irresponsables, qui « pond » des enfants sans souci du lendemain, des gens vulgaires et parfois violents, des assistés et des profiteurs, Zviaguintsev appuie sur des préjugés et des clichés qui font le lit d’une certaine idéologie droitière. On peut penser que cela correspond à une certaine réalité. On peut aussi trouver cette stigmatisation sans nuance et méprisante. Voilà qui laisse un goût vaguement désagréable.

Festival de Cannes 2011 : Prix spécial du jury dans la sélection « Un certain regard ». Musique : Philip Glass.

Frédéric Viaux (film vu le 16/03/2012)

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