Flow – Le chat qui n’avait plus peur de l’eau
Flow
Fiche technique
Mon avis
Une arche de Noé… sans Noé, pour un film animalier sans anthropomorphisme (ou presque) et donc sans dialogue. Petit prodige de narration visuelle et sonore, ce film d’animation est extraordinaire et fascinant. C’est une expérience à la fois immersive (à hauteur de chat), contemplative et sensoriellement étonnante dans un monde déshumanisé, en plein chamboulement écologique, où se déploie une solidarité entre certains animaux d’espèces différentes, où se développe une capacité d’adaptation plus ou moins forte selon les uns et les autres, et où apparaît, dans un dénouement ouvert à interprétation, quelque chose de plus subtil et indicible, qui tient peut-être à l’éveil ou à l’augmentation de la conscience de soi (la contemplation du reflet dans l’eau). On ne peut que saluer l’intelligence du scénario. Et bien sûr la qualité technique. Mention spéciale pour l’expressivité des animaux (la reproduction de leurs comportements), l’animation des mouvements rapides et les décors, somptueux, d’où émane une poésie des ruines et des civilisations disparues, ainsi qu’une puissance, celle de la nature qui reprend ses droits, entre beauté enchanteresse, dangerosité inquiétante et mystère fantastique (l’apothéose de l’oiseau). On pourra dire que le dessin des décors est plus réussi que celui des animaux (un peu pixélé), mais l’esthétique générale de cette odyssée est assez stupéfiante.
C’est le second long-métrage d’animation de Gints Zilbalodis, après Ailleurs (2020), qui était déjà sans dialogue.
Prix du jury et Prix du public au festival d’Annecy 2024.
Frédéric Viaux (film vu le 04/11/2024)