Ghost in the Shell
Kôkaku kidôtai
Fiche technique
Mon avis
L’informatisation et ses limites en termes de contrôle (par les humains), l’intelligence artificielle face à la conscience humaine, la fusion de l’homme et de la machine, la possibilité d’une forme de vie informatique auto-créée, les champs infinis de l’Internet… Voici quelques thèmes de ce film d’anticipation, adapté d’un manga de Masamune Shirow. Film des années 1990, devenu culte et qui traverse bien le temps. Le propos sur ce qui fait l’homme et ce qui fait la machine, sur les évolutions conjointes de l’humanité et de la technologie, dans ses dimensions technique, sociopolitique et philosophique, est ambitieux, riche et… complexe. On ne peut pas dire que l’on saisisse tout en détail, mais on capte assez les enjeux et les grandes lignes dramatiques pour se laisser captiver. On se laisse aussi envoûter par un style d’une grande poésie visuelle et sonore. Poésie urbaine et high-tech. Les architectures et les couleurs d’un Tokyo futuriste et décadent sont superbes. La musique de Kenji Kawai est géniale ; elle accompagne à la fois les mystères de l’intrigue et cette mélancolie sourde qui traverse le film. Mélancolie qui jaillit de la confrontation paradoxale entre deux types d’états d’âme : les états d’âme d’une humanité finissante et les états d’une âme technologique nouvelle, de plus en plus conquérante et autonome. Sentiment troublant et puissant.
Frédéric Viaux (film vu le 29/06/1997, revu le 26/02/2024)