Irène

Irène

  • La piste aux étoiles

Fiche technique

Titre en VF
Irène
Titre en VO
Irène
Année (copyright)
2009
Réalisateur(s) et acteurs principaux
Réalisateur Alain Cavalier, Acteurs, Alain Cavalier, Vanessa Widhoff
Genre(s)
Documentaire, Expérimental
Thématiques
Autodocumentaires, Journaux intimes, Livres et lectures, Deuils, Filmer l'absence, En avoir ou pas (des enfants), Avortements, Catharsis, Juste un prénom, Films de 2009
Pays de production
France
Durée
1 h 25 min
Résumé
Alain Cavalier ouvre son journal intime de l'année 1971 et relit les passages qui ont précédé la mort de sa compagne, Irène Tunc. Ainsi naît l'idée de tourner un film sur la disparue.
IMDB

Mon avis

Ce documentaire très personnel apparaît comme un curieux objet de cinéma, expérimental, animé par un triple questionnement : sur Irène (qui était-elle ? comment exprimer la complexité de sa personnalité ?), sur le « je » du cinéaste (sa relation à cette femme, son deuil) et sur le cinéma (comment matérialiser des souvenirs ? filmer l’absence ?). Alain Cavalier réalise un film « en train de se faire », comme disait Godard à propos de La Chinoise. Un film qui avance au fil des questions que se pose l’auteur. Par exemple : faut-il incarner Irène, proposer le rôle à une actrice ? Cavalier décide finalement de suivre le cheminement de ses seuls souvenirs et d’aborder le sujet par le prisme le plus subjectif qui soit. Armé de sa petite caméra numérique, il revisite des lieux où le couple a séjourné, des lieux vides, et focalise sur des objets symboliques qui transforment la remémoration en visions poétiques ou développements psychanalytiques : un drap qui prend la forme d’un corps de femme, une pastèque et un œuf utilisés pour évoquer un accouchement ou un avortement, une boîte vide pour exprimer l’infertilité, etc. Se dessine un portrait d’Irène, douloureux, à mesure que le cinéaste plonge en lui-même et se met à nu. Une démarche cathartique qui n’est pas sans conséquence sur l’auteur (maladie, accident…). Cavalier a une façon bien à lui, tantôt pudique, tantôt crue, de se livrer et de dénicher l’essentiel derrière l’anodin. Au final, son œuvre « bricolée », scandée par une voix off chuchotante, est une expérience forte, lourde d’émotion et de mal-être, parfois jusqu’à la gêne, mais toujours captivante. C’est un film intime comme on parle de journal intime, une réflexion au présent sur l’empreinte du passé.

Frédéric Viaux (film vu le 28/10/2009)

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