L’Agent secret

O agente secreto

  • La piste aux étoiles

Fiche technique

Titre en VF
L’Agent secret
Titre en VO
O agente secreto
Année (copyright)
2025
Réalisateur(s) et acteurs principaux
Réalisateur Kleber Mendonça Filho, Acteurs, Wagner Moura, Carlos Francisco, Tânia Maria, Robério Diógenes, Roney Villela, Gabriel Leone, Hermila Guedes, Alice Carvalho, Isabél Zuaa, Maria Fernanda Cândido, Thomás Aquino, Luciano Chirolli, Udo Kier, Kaiony Venâncio, Laura Lufési
Genre(s)
Drame, Thriller
Thématiques
Regards sur le Brésil, Carnavals, Requins, Amputations et mutilations, Corruptions, Tueurs à gages, Acteurs jouant plusieurs rôles dans un film, Films de 2025
Pays de production
Brésil,  France,  Pays-Bas,  Allemagne
Durée
2 h 40 min
Résumé
Brésil, 1977. Saison de carnaval. Marcelo, à bord d'une Coccinelle jaune, se rend à Recife. Il fait une halte dans une station-service où un cadavre gît à même le sol depuis plusieurs jours. Une patrouille de police vient contrôler sa voiture. Arrivé à Recife, Marcelo rejoint une communauté de "réfugiés", cachés et aidés par une femme âgée, au caractère bien trempé. Il rend également visite à ses beaux-parents, lesquels ont gardé son jeune fils les derniers temps. C'est le début d'une nouvelle vie, semi-clandestine, sur laquelle va bientôt planer une menace de mort.
IMDB

Mon avis

L’histoire est mystérieuse et le tracé narratif, sinueux, empruntant quelques chemins digressifs. Il est un peu long aussi. Mais intéressant. Le passé du personnage principal se dévoile progressivement. Il faut accepter que certaines zones de ce passé restent dans l’ombre. Avec ce thriller lent, Kleber Mendonça Filho donne moins dans le thriller classique, à résolution d’énigme, que dans la tension sociale et politique, façon impressionniste. Quelques touches narratives, quelques tableaux pour une fresque d’ambiance sur ce qu’était le Brésil des années 1970, sous dictature militaire. Le régime politique autoritaire n’est ici qu’une toile de fond. Le réalisateur préfère, de manière singulière, évoquer ce que ce régime diffusait dans le quotidien de la population : stigmatisation d’une certaine jeunesse chevelue, persécution des opposants politiques de gauche, détournement des investissements publics vers les intérêts privés des industriels, disparition de l’État de droit, corruption, criminalité en roue libre, racisme, misogynie, homophobie… C’est ce climat délétère que Kleber Mendonça Filho arrive parfaitement à rendre, dans un mélange de tonalités étonnant : le sentiment de peur ou d’horreur n’exclut pas une certaine légèreté ; le réalisme n’exclut pas un aparté fantastique grand-guignolesque. Quelques séquences fortes, chacune dans leur registre : l’arrivée dans la station-service, l’autopsie du requin, l’action nocturne de la “jambe coupée”… La fin est plus classique et d’une émotion retenue. Par ailleurs, l’ensemble bénéficie d’une reconstitution vintage soignée et d’une réalisation inspirée. À noter que le titre du film ne s’entend probablement pas de manière littérale, mais de manière comparative pour décrire le mode de vie secret et contraint du personnage central. Ou peut-être de manière ironique pour épouser la paranoïa ambiante.

Festival de Cannes 2025 : Prix du meilleur réalisateur, Prix du meilleur acteur pour Wagner Moura, Prix Fripresci (critique internationale)

Frédéric Viaux (film vu le 18/12/2025)

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