L’Amour et les Forêts
L’Amour et les Forêts
Fiche technique
Mon avis
Malgré un programme narratif très classique (avec flash-back) et très balisé (chaque séquence laisse deviner la suivante), malgré quelques moments appuyés et un passage chanté « à la Demy » qui dénote, le film convainc par la précision de son travail d’écriture, dans la caractérisation des personnages, dans la mise en place des situations, dans les dialogues. Le scénario, adapté d’un roman d’Éric Reinhardt, a été coécrit par Valérie Donzelli et Audrey Diwan, la réalisatrice de L’Événement. On a rarement vu au cinéma portraits aussi détaillés d’un pervers narcissique et d’une femme sous emprise de cette masculinité toxique. Cette histoire d’amour qui vire au cauchemar conjugal vaut ainsi pour son réalisme et sa progression efficacement angoissante vers le thriller. Elle vaut également pour l’interprétation excellente des deux acteurs principaux (Virginie Efira et Melvil Poupaud), pour le travail sur la lumière et les couleurs, et pour… son titre (qui reprend le titre du livre source). Il est effectivement question d’un amour et de forêts (de l’Est de la France), d’un amour qui est comme l’arbre qui cache la forêt (dangereuse, où l’on se perd) ou qui cache les autres forêts (les autres amours possibles). Le titre d’un précédent film de Valérie Donzelli, La guerre est déclarée, aurait aussi bien pu coller à cette histoire. À noter enfin la présence très magnétique du chanteur Bertrand Belin, déjà vu dans Tralala des frères Larrieu.
César 2024 de la meilleure adaptation.
Frédéric Viaux (film vu le 29/05/2023)