L’Arbre aux papillons d’or
Bên trong vỏ kén vàng
Fiche technique
Mon avis
Le réalisateur vietnamien Pham Thiên Ân, dont c’est le premier long-métrage, doit être un cousin du Thaïlandais Apichatpong Weerasethakul. La parenté artistique est évidente, stylistiquement et thématiquement. Lenteur, spiritualité, errance… On retrouve une même attention portée à la nature (le végétal et l’animal), nature habitée, captée de manière hypersensorielle. Un même jeu de confusion, de flottement entre différentes strates de réalité, de temporalité. Et un même minimalisme narratif.
Cela donne quelques séquences superbes en termes visuels et sonores, certaines dans des décors marquants (le souvenir du rendez-vous amoureux dans un bâtiment de construction inachevée, laissé abandonné). Il y a là un savoir-faire indéniable et, comme dans les films d’Apichatpong Weerasethakul, une inspiration qui a ses moments fascinants. Cela donne aussi des séquences d’un ennui profond : celles qui s’ancrent en longueur dans le quotidien, celles qui nous égarent dans des réflexions vaporeuses sur la vie, la mort, l’amour, l’âme, le divin… Entre la dimension envoûtante et la dimension soporifique, la frontière est ténue. S’y glisse probablement, de la part du cinéaste, une forme de complaisance contemplative et méditative (le film dure 3 heures…), presque caricaturale d’un certain cinéma d’auteur, qui peut laisser nombre de spectateurs sur le bas-côté d’un chemin certes beau mais sinueux.
Caméra d’or au festival de Cannes 2023.
Frédéric Viaux (film vu le 24/09/2023)