L’État des choses

Der Stand der Dinge

  • La piste aux étoiles

Fiche technique

Titre en VF
L'État des choses
Titre en VO
Der Stand der Dinge
Année (copyright)
1982
Réalisateur(s) et acteurs principaux
Réalisateur Wim Wenders, Acteurs, Patrick Bauchau, Isabelle Weingarten, Samuel Fuller, Paul Getty Jr., Viva, Rebecca Pauly, Jeffrey Kime, Geoffrey Carey, Camila Mora-Scheihing, Alexandra Auder, Allen Goorwitz, Roger Corman, Robert Kramer
Genre(s)
Drame
Thématiques
Mises en abyme, Personnages réalisateurs ou metteurs en scène, Personnages acteurs, Personnages producteurs, Hôtels, Regards sur le Portugal, Chef op' Henri Alekan, Lion d'or au festival de Venise, Films de 1982
Pays de production
RFA (Allemagne),  Portugal,  États-Unis
Durée
1 h 55 min
Résumé
Friedrich Munro, un cinéaste allemand, tourne un film de science-fiction, The Survivors, dans un hôtel dévasté au Portugal. Mais le tournage doit s'arrêter. Il n'y a plus de pellicule, plus d'argent. Le producteur a disparu. En attendant la suite des événements, chaque membre de l'équipe s'occupe à sa façon.
IMDB

Mon avis

Pour comprendre la portée de ce film, il faut le situer dans la filmographie de Wim Wenders. L’État des choses se regarde à la lumière du tournage, du montage et des remontages successifs de Hammett, le précédent projet du réalisateur allemand, hommage à l’écrivain et au cinéma US. Wenders, qui avait la cote depuis L’Ami américain, a travaillé quatre ans sur ce projet lancé en 1978 et coproduit par Francis Ford Coppola. Quatre ans de divergences de vues et d’affrontements avec la production, qui se sont soldés par la perte de contrôle partielle du cinéaste sur l’achèvement de son œuvre, puis l’échec commercial de l’exploitation en salles. Le montage de Hammett était encore en cours lorsque Wenders est parti s’aérer l’esprit au Portugal pour réaliser L’État des choses. Le tournage a été plus ou moins improvisé avec des acteurs amis et des acteurs “récupérés” sur un autre film qui se tournait au Portugal (Le Territoire, de Raoul Ruiz). Le scénario a été écrit au jour le jour. Désabusé, en proie au doute, probablement aussi déstabilisé par son rapport ambivalent au cinéma américain, entre fascination et rejet, Wenders s’est donc plongé dans ce film “libre”, dont l’histoire, volontairement détachée de toute narration classique, est un écho symbolique à ses mésaventures d’outre-Atlantique. Le réalisateur se livre à une méditation vagabonde sur la solitude de l’artiste, la place de l’art dans la société contemporaine, l’art et l’argent, entre autres choses sur la vie en général. C’est sa façon à lui de régler ses comptes avec un système américain où le pouvoir financier l’emporte sur le pouvoir créatif. Mais comme le disait François Truffaut, l’art ne doit pas être un règlement de comptes avec la vie… On a l’impression que Wenders a fait ce film davantage pour lui et pour happy few que pour le public. Difficile, en effet, d’adhérer à cette réflexion nombriliste et intello, qui mêle anecdotes sans grand intérêt et aphorismes plus ou moins pompeux, sur un rythme très étiré en longueur, un rythme marqué par l’attente et l’ennui… Heureusement, le film est très beau esthétiquement, grâce à la photo de Henri Alekan.

Lion d’or au festival de Venise 1982. À noter, parmi les acteurs, la présence de deux réalisateurs américains, Samuel Fuller et Roger Corman.

Frédéric Viaux (film vu le 07/07/2006)

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