La Bataille
The Battle
Fiche technique
Mon avis
La Bataille fait partie des centaines de courts-métrages réalisés par Griffith entre 1908 et 1914, avant qu’il ne passe au format long (Naissance d’une nation, 1915 ; Intolérance, 1916…). Au cours de ces six années, il jette les bases et développe l’art de la narration et de la mise en scène au cinéma. Il invente, en quelque sorte, une grammaire. Eisenstein dira plus tard qu’il lui doit tout en matière de réalisation. C’est donc sous l’angle de l’histoire du cinéma et du style qu’il faut considérer ce court-métrage, dont on oubliera l’intrigue, gentiment édifiante, célébrant le courage et l’héroïsme militaires. Histoire qui a peut-être quelques résonances biographiques, puisque le père de Griffith s’était illustré pendant la guerre de Sécession. Mais c’est anecdotique. L’intérêt, ici, réside dans la façon dont le réalisateur donne de l’ampleur à son court récit, en gérant de nombreux figurants et en traduisant à l’image le souffle épique de la bataille, grâce à un sens certain du spectacle et à un montage rythmé. Il pose les jalons du film de guerre.
À noter, parmi les figurants, la présence de deux futures stars : Donald Crisp et Lionel Barrymore.
Frédéric Viaux (film vu le 02/11/2011)