La Forêt d’émeraude
The Emerald Forest
Fiche technique
Mon avis
C’est un peu l’antithèse de Délivrance (1972), du même John Boorman. La Forêt d’émeraude est une variation gentille sur le thème nature/culture, où l’état de nature est célébré pour sa pureté, son innocence, face à une civilisation destructrice et corrompue. Délivrance offrait un point de vue beaucoup plus dur et pessimiste, associant les instincts naturels à des instincts violents, une sauvagerie barbare.
Inspiré d’un fait divers survenu dans les années 1970, La Forêt d’émeraude prend la forme d’un conte écolo sur la protection de la nature. Un joli livre d’images, d’aventures exotiques, avant tout destiné à un jeune public. Si l’on accepte la naïveté de l’ensemble, le recours aux pouvoirs surnaturels et autres coïncidences improbables, si l’on passe aussi sur la vision un peu “folklorique” des Indiens d’Amazonie, on peut se laisser prendre par l’intrigue qui se suit avec curiosité. Autre intérêt du film (qui aurait pu être davantage développé) : le double récit initiatique, centré sur la relation père/fils. D’un côté, Tommy devient un homme aux côtés de son père indien, père de substitution qui lui transmet son savoir et son expérience ; il deviendra aussi un chef, avec l’aide de son père biologique, pour faire face aux événements. De l’autre côté, Bill (interprété par le très inexpressif Powers Boothe) s’ouvre à une autre vision du monde au contact de son fils et au gré de ses aventures amazoniennes. Tout cela n’est pas forcément transcendant, mais on peut éprouver pour cette œuvre mineure de Boorman une certaine sympathie.
Chef op’ : Philippe Rousselot.
Frédéric Viaux (film vu le 26/12/1993, revu le 02/09/2013)