Le Dahlia bleu
The Blue Dahlia
Fiche technique
Mon avis
Un petit classique du film noir américain, avec une bonne idée de scénario, issue d’un roman inachevé de Raymond Chandler. L’écrivain a adapté son texte lui-même, au jour le jour, pendant le tournage, laissant aux acteurs la surprise de ce qu’ils allaient tourner. François Guérif, dans son ouvrage Le Film noir américain, rapporte que Chandler était alors au bout du rouleau et qu’il carburait au whisky. Malgré l’improvisation permanente et l’état du scénariste, le film tient assez bien la route (le mystère est ménagé de fausse piste en fausse piste ; les bonnes répliques fusent), hormis quelques petites failles logiques et un dénouement trop rapide, un peu décevant. La mise en scène est académique mais efficace.
Alan Ladd et Veronika Lake avaient déjà joué ensemble dans La Clé de verre et Tueur à gages.
Frédéric Viaux (film vu le 01/12/2007)
Écrit par Raymond Chandler, ce scénario original issu d’un de ses livres inachevés fait partie des classiques du film noir et rassemble les ingrédients constituant l’ambiance fabuleuse chère à ce genre prestigieux : ruelles aux trottoirs mouillés, éclairages blafards, hôtels miteux, faune inquiétante… La violence de l’écriture de Chandler est rendue visuellement par le jeu glacé et la dureté suicidaire d’Alan Ladd et le délire amnésique de William Bendix. Le caractère corrompu de nombreux personnages et la mise en scène de George Marshall font de ce Dahlia bleu un film représentatif de la sensibilité d’après-guerre. Dans la mythologie hollywoodienne, le film occupe aussi une place à part grâce au couple le plus romantique du film noir, constitué par Alan Ladd et Veronica Lake. Des quatre films qu’ils firent ensemble, celui-ci reste probablement le plus fascinant.