Le Repas
Meshi
Fiche technique
Mon avis
Mikio Naruse (87 films réalisés entre 1930 et 1966, dont seulement 37 ont été « sauvés ») n’est pas le réalisateur le plus joyeux de l’histoire du cinéma… Mais ce n’est pas le moins subtil. À travers un portrait de femme (dont il s’est fait une spécialité), il développe un drame intime constitué de petits riens, de frustrations qui, en s’accumulant, finissent pas plomber un quotidien d’une banalité affligeante. Tout en brossant un tableau social de l’époque, Naruse aborde des thèmes qui lui sont chers : la solitude, le poids des traditions, l’amour malheureux… Ce film est l’histoire d’une femme qui tente de s’émanciper, d’acquérir son indépendance, mais se heurte à des barrières sociales, morales, culturelles. Naruse, cinéaste réac ? Non, mais cinéaste pessimiste, oui. Son amertume désabusée peut agacer, à l’image de la dernière scène de cette œuvre, empreinte de résignation et qui doit faire bondir les féministes…
Frédéric Viaux (film vu le 11/11/2008)