Le Violent
In a Lonely Place
Fiche technique
Mon avis
En comparaison du titre original, le titre français est d’une platitude remarquable. Heureusement, le film a plus de relief. Il s’impose même comme l’une des meilleures réalisations de Nicholas Ray, dans laquelle il a, semble-t-il, mis beaucoup de lui, de sa fougue, de ses frustrations, de son amertume, de sa solitude. Le scénario, tiré d’un roman de Dorothy Hughes, cultive l’ambiguïté du personnage principal, laisse planer un doute sur sa culpabilité, mettant à mal le sentiment amoureux, un peu comme dans Soupçons, d’Alfred Hitchcock. Les dialogues sont d’une grande qualité : caustiques ou poétiques (“Je suis né quand elle m’a embrassé, je suis mort quand elle m’a quitté, j’ai vécu tant qu’elle m’aimait”). Et l’interprétation est excellente : Humphrey Bogart (également producteur du film), très convaincant en homme qui ne peut maîtriser ses pulsions, ténébreux, cynique et finalement touchant ; Gloria Grahame (qui était alors la compagne du réalisateur), parfaite dans un rôle de femme insolente, sensuelle, forte et fragile à la fois. C’est aussi un film passionnant sur les coulisses de Hollywood.
Frédéric Viaux (film vu le 24/05/2008)