Les Herbes folles
Les Herbes folles
Fiche technique
Mon avis
Drôle d’histoire de pulsions, d’amour et de folie douce, adaptée d’un roman de Christian Gailly, L’Incident. À 87 ans, Alain Resnais témoigne encore d’un goût étonnant pour la fantaisie, l’expérimentation narrative et formelle. La fantaisie est ici gentiment bizarre, truffée d’éclairs surréalistes ou absurdes, avec quelques scènes franchement comiques (au commissariat, notamment) et des acteurs irrésistibles (Dussollier et Amalric en tête). Sur le plan narratif, le réalisateur développe une polyphonie : voix du narrateur (Édouard Baer), voix off des personnages, dialogues… Visuellement, le résultat est à la fois kitsch et très maîtrisé (beau travail du chef op’ Éric Gautier) : images incrustées en médaillon, effets de zoom, personnages souvent filmés de dos (surtout au début), filtres de couleur, etc. On s’amuse de ce coup de folie, de cette fraîcheur, de ce décalage ludique. Cela dit, on passe aussi son temps à se demander, un peu perplexe, quel est le sujet du film. Resnais cultive étrangeté et légèreté, mais pour dire quoi ? Est-ce un pur exercice de style, sans consistance ou ambition autre que de surprendre ?
Prix exceptionnel du jury au festival de Cannes 2009. L’affiche du film est signée Blutch, l’auteur de BD.
Frédéric Viaux (film vu le 08/11/2009)