Les Incorruptibles
The Untouchables
Fiche technique
Mon avis
Adaptation de la série TV éponyme, ce film de commande a connu un beau succès public et est devenu un petit classique du polar. Brian De Palma a reconnu pourtant ne pas en être satisfait. Et on peut le suivre dans son insatisfaction, même si on ne s’ennuie pas pendant près de deux heures et même s’il y a des éléments intéressants. Le récit débute avec force et audace (le bar, la fillette, l’explosion). Mais il y a ensuite, globalement, plus d’idées sur la forme que sur le fond, assez pauvre et stéréotypé (le discours sur la justice, les saillies sur le mariage, la famille…). On s’amuse donc à noter les influences hitchcockiennes dans le style du réalisateur, ainsi que les clins d’œil cinéphiliques (notamment au Cuirassé Potemkine d’Eisenstein dans la scène de la gare) ; on admire les plans-séquences, les plongées, les contre-plongées, les travellings en point de vue subjectif… tout en regrettant que l’inventivité – un brin ostentatoire – bascule souvent dans la grandiloquence, à tendance “saignante”. Grandiloquence visuelle… et sonore (la musique est ronflante). Côté scénario, la lutte contre la criminalité est assez basique, avec certains personnages qui manquent de relief (Eliot Ness) et d’autres qui en cherchent de manière appuyée (Al Capone). À la clé, des interprétations contrastées : Kevin Costner assez fade, Robert De Niro qui en fait beaucoup, Sean Connery plutôt convaincant. Un contraste à l’image de la qualité du film.
Oscar 1988 du meilleur acteur dans un second rôle (Sean Connery). Scénario : David Mamet. Musique : Ennio Morricone. Costumes : Giorgio Armani.
Frédéric Viaux (film vu le 06/02/1993, revu le 18/04/2025)