Les Lumières du faubourg
Laitakaupungin valot
Fiche technique
Mon avis
Aki Kaurismäki a toujours aimé dresser le portrait de losers, solitaires, qui n’abdiquent cependant pas devant l’adversité. Avec des plans fixes, un décor aux couleurs criardes mais froides, beaucoup de silence, quelques chansons nostalgiques et surtout un humour pince-sans-rire aux accents tragiques, son cinéma est inimitable. Les Lumières du faubourg évoquent Les Lumières de la ville de Chaplin. Le personnage principal est aussi un vagabond soumis à des infortunes diverses, dans une société cruelle et déshumanisée. On pense également à Buster Keaton pour le jeu d’acteur : visage figé, inexpressif. Mais malgré leur noirceur, les films du réalisateur finlandais ne sont jamais désespérants. Le style est marqué par une sorte d’austérité chaleureuse. Il exprime la rudesse du monde, la difficulté à vivre, mais il y a toujours une main tendue, comme ici dans la scène finale, qu’il faut savoir saisir.
Cette œuvre est le dernier volet d’une « trilogie des perdants », après Au loin s’en vont les nuages et L’Homme sans passé.
Frédéric Viaux (film vu le 03/12/2008)