Negu hurbilak
Negu hurbilak
Fiche technique
Mon avis
« Negu hurbilak » signifie « L’approche de l’hiver » en basque. C’est en cette période de l’année 2011 que le collectif Negu (qui signe la réalisation) situe l’action du film, en épousant le quotidien d’une femme en fuite pour ses idées et/ou actions politiques (que l’on devine pro-ETA), un quotidien marqué essentiellement par l’attente et le silence, et celui des personnes qui orientent sa fuite ou l’hébergent. Les auteurs restent fidèles à leur principe de réalisme, de minimalisme et de lenteur tout au long du récit, avec maîtrise et cohérence, avec une certaine science du non-dit, en acceptant d’affronter les écueils d’un tel pari d’austérité narrative. C’est courageux en soi, pas inintéressant comme expérience, mais concrètement assez soporifique dans ses effets sur une bonne partie du film, malgré un beau travail esthétique (image pellicule gros grains, cadres et lumières soignés pour quelques belles compositions picturales). Le dernier tiers est un peu plus vivant, en étoffant (légèrement) la relation entre la jeune femme et le berger, et surtout avec l’immersion finale, quasi fantastique, dans un carnaval basque à valeur cathartique. Sur le fond, le sujet de l’ETA est abordé « à distance », sans jugement politique ni moral. Réserve et neutralité prudentes, qui « collent » avec le parti-pris et le point de vue affirmés dès le début, mais qui peuvent laisser une pointe de frustration sur un sujet aussi sensible.
Frédéric Viaux (film vu le 09/08/2023)