Nuits blanches
Le notti bianche
Fiche technique
Mon avis
Il est loin le néoréalisme : tournage en studio, photographie en noir et blanc très travaillée, drame passionnel exacerbé… Ce film de Luchino Visconti souffre, de fait, d’un dispositif artificiel et d’une tonalité mélodramatique appuyée, accentuée par le jeu de Maria Schell, dont les minauderies larmoyantes sont agaçantes. Cela dit, il y a quelque chose de beau dans cette ambiance irréelle, ce jeu d’ombre et de lumière. Le personnage féminin navigue entre raison et folie ; le personnage incarné par Marcello Mastroianni, timide et rêveur, se lâche, exprime ses sentiments et cherche à s’ancrer dans la réalité. L’acteur est magnifique et touchant, notamment lorsqu’il se jette sur la piste de danse et improvise une chorégraphie débridée. Visconti brode autour de lui un conte doux et cruel, fait d’illusions et de désillusions. Il brosse des tableaux d’une infinie tristesse (les dernières images, avec le chien) et se souvient, au détour d’une scène romantique, du contexte social, en montrant des gens qui dorment sous des ponts.
D’après une œuvre de jeunesse de Dostoïevski (Les Nuits blanches), adaptée également par Robert Bresson (Quatre nuits d’un rêveur). Musique : Nino Rota. Lion d’argent au festival de Venise 1957.
Frédéric Viaux (film vu le 21/07/2011)