Occupe-toi d’Amélie !
Occupe-toi d'Amélie !
Fiche technique
Mon avis
Ça court dans tous les sens, ça s’exclame, ça s’esclaffe, ça claque des portes… On est chez Feydeau ! Les acteurs en font des tonnes, ce qui est parfois saoulant, mais leur enthousiasme est souvent communicatif. On se laisse porter par le vent de folie de cette intrigue qui étrille le monde bourgeois et critique en premier lieu toutes formes d’hypocrisie et de vénalité. Sur la forme, on évite avec bonheur le théâtre filmé grâce à une réalisation originale qui jongle entre différents univers de représentation : l’univers du film (sans unité de lieu, avec des décors intérieurs et extérieurs), l’univers d’un théâtre dans le film (avec sa scène – son unité de lieu, ses décors en carton – et ses coulisses)… Différents univers où s’immiscent régulièrement des « spectateurs » protestant contre l’immoralité de l’histoire ! Cette histoire dans laquelle s’immiscent également quelques pages de réclame ! Bref, la structure en abyme est inventive. La fantaisie, reine. Et le film, moderne.
Cette adaptation cinématographique de la pièce de Feydeau (la troisième après des versions tournées en 1912 et 1932) n’a pas plu aux ayants droit du dramaturge, qui ont bloqué l’exploitation en salle pendant trente ans.
Dans la filmographie de Claude Autant-Lara, Occupe-toi d’Amélie s’intercale entre Le Diable au corps (1946, avec Gérard Philipe) et L’Auberge rouge (1951, avec Fernandel). Au scénario et aux dialogues : Jean Aurenche et Pierre Bost. Aux décors : Max Douy (primé au festival de Cannes 1949).
Frédéric Viaux (film vu le 01/05/2009)