Outrages
Casualties of War
Fiche technique
Mon avis
Dans l’abondance de films hollywoodiens sur la guerre du Vietnam, celui-ci tient une place singulière et courageuse. Loin de toute perspective générale et loin de toute héroïsation, il focalise sur un fait (réel) qui illustre les dérives et abus de l’armée US au Vietnam. Un fait qui présente – chose rare à l’écran – le viol comme une arme de guerre. Et qui pointe donc, en mode autocritique, un crime de guerre, dans un système militaire peu enclin à le dénoncer. Voilà qui explique probablement pourquoi le film n’a pas été bien reçu aux États-Unis lors de sa sortie en salles.
Brian De Palma sonde une mauvaise conscience dans un style plus sobre qu’à l’accoutumée, sans voyeurisme mais sans amoindrir le martyre de la pauvre femme vietnamienne qui est l’objet des sévices des soldats états-uniens. Il s’appuie sur la composition sensible de Michael J. Fox, dans un registre bien éloigné de celui de Retour vers le futur, et sur celle de Sean Penn, saisissante brute de guerre au visage poupin déformé par la haine, l’arrogance et l’infâmie. Si le film tarde un peu à entrer dans le vif du sujet et s’il est, à l’inverse, un peu rapide dans sa conclusion, s’il manque ici et là de subtilité, il n’en reste pas moins fort et marquant.
Frédéric Viaux (film vu le 01/03/1997, revu le 18/05/2025)