Presence
Presence
Fiche technique
Mon avis
Le concept de réalisation sur lequel est fondé ce film, à savoir l’adoption du point de vue d’une « présence » dans une maison, en caméra subjective, est original, même s’il aurait pu être poussé plus loin et donner plus de surprises. À la fois réalisateur et chef op’, Steven Soderbergh revisite et renouvelle donc le thème de la maison hantée via cette expérimentation formelle globalement réussie et via un scénario qui, dans un premier temps, ménage bien le mystère sur l’identité et la motivation de cette présence. Ce scénario offre par ailleurs un regard intéressant, en huis clos, sur une famille américaine « au bord de l’effondrement ». Les personnages sont correctement dessinés, en quelques lignes : une mère directive (très aimante envers son fils, beaucoup moins envers sa fille), par ailleurs businesswoman versant dans l’illicite ; un père qui se rebelle contre sa propre passivité mais vacille dans le chaos ambiant ; un fils égoïste et arrogant ; une fille en état de choc après la mort de sa meilleure amie et qui manifeste une sensibilité particulière à cette présence surnaturelle dans la maison. Le topo familial et social, même succinct et sans être fracassant, a sa pertinence. Quelques dialogues claquent bien. L’évocation d’une emprise masculine par soumission chimique donne une touche très contemporaine à l’histoire. Bref, sur la forme comme sur le fond, le dispositif du film semble tenir la route. Malheureusement, l’exercice de style est mieux abouti que le scénario. Le dénouement, si important dans ce genre de film « à révélation », déçoit : vite expédié mais appuyé, reposant sur une logique et une temporalité peu convaincants.
Frédéric Viaux (film vu le 06/02/2025)