Quand passent les cigognes

Letyat zhuravli

  • La piste aux étoiles

Fiche technique

Titre en VF
Quand passent les cigognes
Titre en VO
Letyat zhuravli
Année (copyright)
1957
Réalisateur(s) et acteurs principaux
Réalisateur Mikhail Kalatozov, Acteurs, Tatyana Samoylova, Aleksey Batalov, Vasili Merkuryev, Aleksandr Shvorin, Svetlana Kharitonova, Konstantin Kadochnikov, Antonina Bogdanova, Valentin Zubkov
Genre(s)
Drame, Amour, Guerre
Thématiques
Adaptations de pièces de théâtre, Regards sur la Russie, Guerre 1939-1945, Bestiaire dans les titres de films, Aimé par Martin Scorsese, Palme d'or au festival de Cannes, Films de 1957
Pays de production
URSS (Russie)
Durée
1 h 35 min
Résumé
Moscou, 1941. Veronika et Boris s'aiment, mais la guerre les sépare. Boris rejoint l'armée sur le front allemand. Peu de temps après, Veronika voit ses parents périr à la suite d'un bombardement. Elle est recueillie au sein de la famille de Boris, où le cousin de son amant, Mark, se montre très entreprenant à son égard. Sans nouvelle du front, déstabilisée et pressée par Mark, elle finit par céder à ses avances, mais ne cesse de penser à Boris et d'espérer son retour...
IMDB

Mon avis

Cinq ans après la mort de Staline, c’était le dégel en URSS. La preuve avec ce film plus romantique que politique (adapté d’une pièce de théâtre de Viktor Rozov). Le début, axé sur un amour de jeunesse, les courses folles, les décisions impulsives, fait souffler un vent de liberté. Une liberté qui aurait presque des accents de Nouvelle Vague si elle n’était pas empreinte d’un formalisme, très russe, hérité des grands cinéastes du passé : Vertov, Eisenstein… Le réalisateur Mikhail Kalatozov, qui avait œuvré jusque-là dans un registre de « service national », de pure propagande, se détache des contraintes idéologiques pour s’adonner à une forme de lyrisme très stylisé, souvent virtuose, à défaut d’être particulièrement émouvant. Quelques scènes superbes : le travelling vertical dans l’escalier, au début, pour suivre la course des amants ; les visions de Boris, au moment où son destin bascule à la guerre ; la porte qui s’ouvre sur un appartement à ciel ouvert, où demeure absurdement une horloge, après le bombardement. La caméra émerveille par sa mobilité, ses virevoltes, ses angles renversants. Et quand elle se fixe, c’est pour obtenir des gros plans d’une belle intensité sur les visages, notamment celui de l’actrice Tatyana Samoylova.

Ce brillant exercice de style mélodramatique a valu au film une Palme d’or en 1958 et un vrai succès public en France (plus de cinq millions d’entrées !). Six ans plus tard, Kalatozov réalisera une œuvre encore plus impressionnante esthétiquement, mais de nouveau chargée politiquement : Soy Cuba.

Frédéric Viaux (film vu le 09/06/2013)

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