Quand vient la nuit
The Drop
Fiche technique
Mon avis
C’est le second long-métrage du Belge Michaël R. Roskam, après Bullhead (2011). Et son premier film tourné aux États-Unis. Pour ses débuts outre-Atlantique, il a hérité a priori d’une valeur sûre, un court récit de Dennis Lehane, auteur notamment de Mystic River, Gone Baby Gone et Shutter Island. Le récit s’intitule Animal Rescue et l’écrivain l’a lui-même transformé en scénario. Roskam a par ailleurs emmené dans ses bagages son acteur fétiche, Matthias Schoenaerts, qui se retrouve associé à quelques têtes d’affiche : Tom Hardy, James Gandolfini (dans son dernier rôle) et Noomi Rapace. Casting hétéroclite mais pas inintéressant.
L’histoire tourne autour d’un lieu, d’un homme et d’un animal. Le lieu, c’est un bar qui devient un dépôt (« the drop » en version originale), lieu de collecte et de transit d’un argent « sale » destiné à la mafia locale. L’homme, c’est Bob, un barman peu bavard et apparemment simplet. Et l’animal, c’est un chien, sujet d’attention, de réunion, de conflit. Cette histoire navigue entre un présent tendu et un passé que l’on devine pas très net. Le puzzle narratif se reconstitue progressivement, en prenant quelques chemins de traverse. L’interprétation est assez convaincante. La réalisation rend bien un univers nocturne, plombé par une violence latente ou explosive, dans une tonalité qui rappelle le cinéma de James Gray (The Yards, La Nuit nous appartient) ou de David Cronenberg (A History of violence, Les Promesse des l’ombre). Bonne facture d’ensemble, donc. Dommage cependant que la narration, faute d’originalité sur le fond et de variation de rythme, ne décolle jamais vraiment. Ce n’est pas l’intrigue la plus captivante imaginée par Lehane. Et Roskam n’y imprime probablement pas assez sa patte. Alors certes, on suit l’histoire sans déplaisir, mais sans grande passion non plus…
Prix du scénario au festival de San Sebastián 2014.
Frédéric Viaux (film vu le 21/11/2014)