Rude Journée pour la reine

Rude Journée pour la reine

  • La piste aux étoiles

Fiche technique

Titre en VF
Rude Journée pour la reine
Titre en VO
Rude Journée pour la reine
Année (copyright)
1973
Réalisateur(s) et acteurs principaux
Réalisateur René Allio, Acteurs, Simone Signoret, Jacques Debary, Olivier Perrier, Orane Demazis, Christiane Rorato, Alice Reichen, André Valtier, Michel Peyrelon, Arlette Chosson, Denise Bonal, Pierre Leomy, Gérard Depardieu, Tanya Lopert, Thomas Vincent
Genre(s)
Comédie dramatique
Thématiques
Images de la banlieue en France, Agents d'entretien, Je sors de prison et c'est pas simple, De l'importance épistolaire, Entre rêve et réalité, Journalistes et médias, Rois et reines, Films de 1973
Pays de production
France,  Suisse
Durée
1 h 45 min
Résumé
Jeanne est femme de ménage, Albert est veilleur de nuit. Le couple réside en banlieue parisienne. Les parents de l'un et de l'autre vivent sous leur toit. Un jour, le fils d'Albert (et beau-fils de Jeanne), Julien, est mis en prison. Albert interdit d'entrer en contact avec lui. Quand Julien retrouve la liberté, il demande à Jeanne de porter une lettre à celle qu'il aime et qui a eu un enfant de lui pendant son séjour derrière les barreaux. Alors l'imagination romanesque de Jeanne s'emballe...
IMDB

Mon avis

Sur le papier, le scénario est plutôt intéressant avec deux thématiques qui reviennent constamment dans la petite filmographie de René Allio (onze long-métrages dont l’excellent Moi, Pierre Rivière…) : la peinture sociale des « petites gens » et l’expression de l’aliénation. Le cinéaste brosse ici le portrait d’une femme ordinaire, soumise à son mari, à sa famille, et cantonnée en toutes choses à des tâches domestiques. De ce quotidien tristounet elle s’évade en se passionnant pour les aventures de son beau-fils et en déployant un imaginaire conditionné par les romans-photos et la presse à sensation. Le récit jongle ainsi entre rêve et réalité. Il ouvre également la voie à deux critiques, celle de l’ordre social et moral qui règne dans la France moyenne, et celle des médias de masse qui dévoient les rêves des gens simples. Avec, en plus, un je ne sais quoi de subversif en matière psychanalytique (les désirs inavoués de Jeanne pour son beau-fils, le meurtre symbolique de son mari…).

Le problème, c’est que le traitement cinématographique est loin d’être à la hauteur des bonnes intentions du scénario. René Allio n’est pas Luis Buñuel. Son mélange de réalisme et de délire fantasmatique sonne affreusement faux et sombre parfois dans le ridicule. Le résultat visuel est cheap et kitsh (l’esthétique des seventies n’arrange rien). Quant à l’interprétation générale, elle s’avère assez pathétique, entre le surjeu des uns, le manque de conviction des autres. Au centre, Simone Signoret a souvent l’air perdu, faute d’une vraie direction d’acteur…

Plus habitué au réalisme pur et aux acteurs non professionnels, René Allio était manifestement à côté de la plaque sur ce film. Seules les dernières minutes, plus simples, plus touchantes, sont réussies. Quelques minutes sur les rêves bleu ciel du personnage principal, comme un baume léger sur un ratage dans les grandes longueurs.

Le film a connu un échec dans les salles à l’époque de sa sortie, malgré des critiques plutôt positives.

Frédéric Viaux (film vu le 06/11/2013)

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