Samson & Delilah
Samson & Delilah
Fiche technique
Mon avis
Ce film n’a qu’un très lointain rapport avec l’histoire biblique de Samson et Dalila. Par deux fois, des chevelures sont coupées, certes, mais c’est en signe de deuil. En conséquence d’un drame, et non à l’origine. Tout commence pourtant sur un ton assez humoristique. Avec une grande économie de moyens, notamment de dialogues, Warwick Thornton s’amuse à mettre en scène un petit jeu de séduction/répulsion entre les deux protagonistes ados. Un soupçon de légèreté et de piquant dans un quotidien de misère et d’ennui. Le réalisateur impose une certaine idée du temps, basée sur la répétition, et de l’espace, infiniment vide et sec. Un cadre de non-vie. La suite est plus mélodramatique. Errance, déchéance, mauvais coups du sort… La relation muette qui se noue entre Samson et Delilah est insolite et attachante. Amour et survie. Le constat social, lui, est cinglant. Les mésaventures des personnages principaux illustrent l’impossibilité pour la population aborigène de trouver une place digne dans la société australienne. Intéressant sur le fond, le film l’est aussi sur la forme : images superbes, remarquable travail du son, bonnes idées de réalisation (notamment pour exprimer les états seconds de Samson sous l’emprise de la drogue). Petit bémol : le dernier quart d’heure paraît superflu. L’histoire aurait pu se conclure joliment avec la scène du retour en voiture. Quoi qu’il en soit, c’est un premier long-métrage prometteur.
Caméra d’or au festival de Cannes 2009.
Frédéric Viaux (film vu le 03/12/2009)
Très émouvant ce film, j’ai adoré.