Septembre sans attendre
Volveréis
Fiche technique
Mon avis
Les deux acteurs principaux de Septembre sans attendre (Itsaso Arana et Vito Sanz) étaient déjà présents dans Eva en août (autre film de Jonás Trueba). Sans être les mêmes d’un film à l’autre, leurs personnages se rencontraient et s’aimaient dans Eva en août ; ils se séparent dans Septembre sans attendre, en passant de l’été à l’automne, dans une suite de contes très rohmériens dans l’esprit (entre questions existentielles, générationnelles, et philosophie de l’amour) et dans la forme (beaucoup de dialogues).
Ici, l’idée de départ est originale et titillante (faire la fête pour marquer une séparation), avec un développement amusant mais un peu long et répétitif dans son dispositif (l’annonce de la séparation et de la fête à venir est répétée auprès des proches du couple). Cette petite critique, le film se la fait malicieusement à lui-même, par l’intermédiaire d’un personnage, dans le cadre d’une mise en abyme, puisque l’histoire qui nous est contée est aussi celle d’un film en train d’être monté et commenté… Ce petit jeu entre réalité et fiction est bien pensé. Pas sûr cependant qu’il soit bien exploité jusqu’au bout.
Au final, le film s’inscrit donc au carrefour du cinéma de Rohmer, du métacinéma et d’un type de comédie très en vogue à Hollywood dans les années 1930-40, la comédie de remariage, expression inventée par le théoricien Stanley Cavell, cité dans le film, au même titre que Kierkegaard, entre autres hommages à Truffaut. Ce cinéma référencé a un petit côté intello-arty qui laisse peu de place à l’émotion, mais n’est jamais intellichiant, toujours agréable. Plus ambitieux qu’Eva en août, mais moins abouti.
Frédéric Viaux (film vu le 29/08/2024)