Sérénade à trois

Design for Living

  • La piste aux étoiles

Fiche technique

Titre en VF
Sérénade à trois
Titre en VO
Design for Living
Année (copyright)
1933
Réalisateur(s) et acteurs principaux
Réalisateur Ernst Lubitsch, Acteurs, Miriam Hopkins, Gary Cooper, Fredric March, Edward Everett Horton
Genre(s)
Comédie, Amour
Thématiques
Adaptations de pièces de théâtre, Trains, Trios amoureux, Aimé par François Truffaut, Peintres et tableaux, Écrivains, Artistes et muses, Critiques de la bourgeoisie, Paris, Films de 1933
Pays de production
États-Unis
Durée
1 h 30 min
Résumé
Deux amis artistes, l'un peintre, l'autre dramaturge, font la connaissance dans un train d'une jeune femme prénommée Gilda. Tous deux tombent amoureux d'elle. Et elle aussi... sans pouvoir choisir l'un ou l'autre. La tension monte. Mais les trois larrons finissent par trouver un "accord de gentlemen" pour faire ménage à trois, à Paris, et préserver l'amour, l'amitié et les arts. Tels des diplomates lors d'une "conférence sur le désarmement", ils bannissent le sexe pour asseoir la paix sociale et Gilda se pose en "mère des arts". Bien sûr, cette sérénade à trois connaîtra quelques fausses notes...
IMDB

Mon avis

C’est du cinéma-champagne où tout pétille de charme, d’esprit et de drôlerie. C’est aussi la parfaite illustration de la « Lubitsch’s Touch », faite d’élégance et d’amoralisme joyeux. Le film date de 1933, soit un an avant l’application du Code Hays. Une époque où l’on pouvait encore évoquer avec malice et plaisir un trio amoureux, et célébrer une vie de bohème épicurienne. Le scénario de Ben Hecht, inspiré d’une comédie boulevardière de Noël Coward, est ainsi d’une liberté, d’une audace et d’une modernité étonnantes. Mais ces trois qualités naissent moins du fond – le thème comique du ménage à trois, éculé – que de la forme : art subtil de l’allusion et du double sens, dialogues savoureusement caustiques voire absurdes… Le puritanisme, le matérialisme (bourgeois) et l’hypocrisie sont croqués à travers quelques répliques dont on se délecte. « L’immoralité est amusante mais elle ne peut remplacer la vertu à 100 % et trois repas complets par jour. » Ou encore : « La délicatesse, comme disent les philosophes, est la peau de banane sous la semelle de la vérité. » À ce petit bijou d’écriture la réalisation virtuose de Lubitsch donne un écrin ; elle contourne avec une finesse insolente les règles d’une censure déjà tatillonne : mise en scène suggestive, jeu avec des symboles visuels, science du hors-champ et de l’ellipse… À ce titre, le début du film, génial, donne le ton. Et l’ensemble est un bonheur de cinéma auquel contribue aussi largement le quatuor d’interprètes principaux : Miriam Hopkins, Gary Cooper, Fredric March, Edward Everett Horton.
François Truffaut adorait ce film dont il se souviendra pour Jules et Jim.

Frédéric Viaux (film vu le 08/03/1998, revu le 29/05/2020)

Photo et bande-annonce

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