The Brutalist

The Brutalist

  • La piste aux étoiles

Fiche technique

Titre en VF
The Brutalist
Titre en VO
The Brutalist
Année (copyright)
2024
Réalisateur(s) et acteurs principaux
Réalisateur Brady Corbet, Acteurs, Adrien Brody, Guy Pearce, Felicity Jones, Joe Alwyn, Raffey Cassidy, Stacy Martin, Isaach de Bankolé, Alessandro Nivola, Emma Laird, Ariane Labed
Genre(s)
Drame
Thématiques
Migrants, Rêve américain, Architectes, Millionnaires et milliardaires, Bibliothèques, Folie des grandeurs, De l'usage des drogues, Violences sexuelles, Handicaps, Films de 2024
Pays de production
Royaume-Uni,  États-Unis,  Hongrie
Durée
3 h 35 min
Résumé
Rescapé de la Shoah, László Toth migre en 1947 aux États-Unis. En attendant que sa femme et sa nièce le rejoignent, il est hébergé chez son cousin, Attila, qui l'invite à travailler dans son entreprise de vente de meubles et de décoration d'intérieur. Ancien architecte, en Hongrie, László fait parler son originalité et son savoir-faire en rénovant la bibliothèque d'un riche homme d'affaires, mais son travail est mal reçu et son rêve américain s'assombrit.
IMDB

Mon avis

Le pitch (pas très excitant sur le papier) et la durée (3 h 35 incluant 15 min d’entracte) peuvent nourrir quelques appréhensions. Mais le résultat est captivant, à défaut d’être très « aimable ». On est porté par le souffle d’une fresque qui se déploie sur plus de trente ans (entre 1947 et 1980), de manière à la fois ample et intimiste, sinueuse et imprévisible. Et l’on est sans cesse admiratif de la réalisation, élégante, puissante, inventive, avec un pic atteint lors d’une séquence mémorable dans les carrières de marbre de Carrare. Le film navigue ambitieusement entre un certain classicisme (via la structure du récit : prologue, deux grandes parties, épilogue ; via aussi un tournage en VistaVision, procédé utilisé notamment par Cecil B. DeMille et Alfred Hitchcock) et une certaine modernité (via des ellipses narratives, des cadrages insolites, un style graphique unique). On est également porté par les interprétations d’Adrien Brody, « habité », et de Guy Pearce, formidable dans un registre tyrannique, ambigu et détestable.

Sur le plan thématique, le scénario brasse large avec l’évocation de l’après-Seconde Guerre mondiale aux États-Unis, entre accueil massif d’émigrés européens et relents racistes, antisémites ; les illusions et désillusions du rêve américain, jusqu’à l’idée de l’Alya (immigration en Israël) ; le tableau d’un capitalisme tout-puissant et d’une folie des grandeurs ; l’histoire de l’emprise perverse d’un mécène-commanditaire sur un architecte-artiste, sur fond d’opportunisme, d’homosexualité refoulée, d’humiliations (une histoire qui a quelques points communs avec celle de Foxcatcher, dans le domaine du sport)… Si l’on ajoute les thèmes de la drogue et du handicap, cela fait probablement beaucoup, d’autant que le film n’est pas limpide dans son intention principale. Certaines zones du récit laissées dans l’ombre, ainsi que la révélation finale, inattendue et déconcertante, participent de cette petite impression de confusion. Une impression qui n’amoindrit cependant pas la reconnaissance du talent de l’auteur, Brady Corbet (réalisateur et coscénariste).

Lion d’argent de la meilleure réalisation au festival de Venise 2024. Oscar 2025 du meilleur acteur (Adrien Brody), de la meilleure photographie, de la meilleure musique.

Frédéric Viaux (film vu le 13/02/2025)

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