The Happy Ending

The Happy Ending

  • La piste aux étoiles

Fiche technique

Titre en VF
The Happy Ending
Titre en VO
The Happy Ending
Année (copyright)
1969
Réalisateur(s) et acteurs principaux
Réalisateur Richard Brooks, Acteurs, Jean Simmons, John Forsythe, Shirley Jones, Lloyd Bridges, Teresa Wright, Dick Shawn, Kathy Fields, Eve Brent
Genre(s)
Drame
Thématiques
Femmes au foyer, Dépression, Ivresses et alcoolisme, Couples en crise, Je plaque tout et je m'en vais, Critiques de l'american way of life, Nouvel Hollywood, Compositeur Michel Legrand, Films de 1969
Pays de production
États-Unis
Durée
1 h 50 min
Résumé
Embourbée dans son quotidien de femme au foyer, Mary noie son ennui et ses illusions perdues dans l'alcool. Le soir de son seizième anniversaire de mariage, elle prend la tangente et la direction du soleil.
IMDB

Mon avis

Cela commence comme un roman-photo, avec tous les clichés du bonheur amoureux : enlacement devant un coucher de soleil, baiser devant un feu de cheminée, gambade joyeuse dans la nature… Les images sont ouatées et la musique sirupeuse. Seize ans plus tard, c’est intérieur gris, tablette de médocs, alcool planqué et grosse dépression. Mary a pourtant tout pour elle : un mari qui l’aime (malgré quelques infidélités), une fille charmante (même si elle ne lui parle pas beaucoup), une aisance financière (même si on lui a supprimé ses moyens de paiement). Ce sont précisément ces « malgré » et ces « même si » qui font de sa vie une existence par défaut. Et la façade sociale préserve les apparences d’un bonheur factice, d’un amour qui n’est plus.

Richard Brooks (scénariste et réalisateur) a imaginé l’un des premiers films ouvertement féministes, en présentant le mariage comme une prison dorée et les femmes au foyer comme « des zombies qui essaient de tuer le temps ». À l’héroïne qui cherche à vendre des objets personnels, un homme répond : « Pas d’alliance. Qui voudrait acheter le malheur des autres ? » Ambiance…

Probablement en avance sur son temps ou en décalage avec ce que pouvait ou voulait entendre le public, ce film n’eut aucun succès aux États-Unis et ne sortit jamais en France. C’est pourtant une œuvre intelligente sur le couple, la famille et l’american way of life. Le seul reproche que l’on pourrait faire à Brooks, c’est de trop charger la barque : un ton aussi désabusé, aussi amer, aussi cynique, finit par être un peu lourd. Et les dialogues sont si bien écrits, avec un tel sens de la formule, que cela tourne parfois au recueil de citations. Malgré cet aspect démonstratif, The Happy Ending (belle ironie) demeure toujours intéressant et convaincant, sur le fond et sur la forme (beaucoup d’intérieurs sombres). C’est aussi un très beau rôle pour Jean Simmons (Un si doux visage) qui était à l’époque la femme de Richard Brooks. Ils se sont séparés en 1977. On notera enfin l’audace de l’affiche, aussi trash que peu commerciale.

Musique : Michel Legrand.

Frédéric Viaux (film vu le 09/08/2009)

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