The Host
Gwoemul
Fiche technique
Mon avis
Film de monstre, film d’épouvante ou d’horreur, film catastrophe à message écolo, mélodrame familial, satire sociale et politique, comédie burlesque… Aussi improbable que cela puisse paraître, The Host est tout cela à la fois. Le scénario est un peu délirant et déroutant ; on ne sait pas toujours sur quel pied danser. Mais la réalisation est très maîtrisée et parvient étonnamment à emballer toutes les tonalités du film. Le réalisateur Bong Joon-ho avait déjà créé un drôle de mélange dans Memories of Murder (2003), polar-thriller aux accents bouffons et très noirs. The Host est encore plus hétéroclite, mais probablement moins profond ou intense. Quoi qu’il en soit, on suit avec curiosité les aventures horribles, loufoques et tragiques de cette famille de Pieds Nickelés lancés à la recherche d’une des leurs dans les égouts de Séoul. Et de-ci de-là, entre deux chassés-croisés avec un néo-Godzilla, on note quelques considérations acides sur la société sud-coréenne (notamment sur les laissés pour compte du système économique, jeunes diplômés au chômage, SDF…), sur un État peu à l’écoute de sa population, sur les relations de soumission-domination entre les Sud-Coréens et les États-Uniens (présentés au passage comme d’arrogants pollueurs, irresponsables et désinvoltes), sur l’angoisse parano contemporaine des virus et autres saletés contagieuses (visiblement plus forte que la peur du monstre), mais aussi sur la folie médiatique, la désinformation, etc. Bref, il y a dans ce pastiche de film de genre à fort ancrage social une imagination et une créativité bien azimutées, qui donnent envie de suivre la carrière du réalisateur.
Frédéric Viaux (film vu le 22/04/2014)