Un homme qui dort
Un homme qui dort
Fiche technique
Mon avis
C’est une curieuse expérience cinématographique et poétique. Adapté d’un texte de Perec qui ne s’offrait pas de façon évidente au septième art, cet Homme qui dort peut apparaître comme un film artificiel, vaguement ésotérique. Certes, ce n’est pas le divertissement du siècle : un seul acteur principal, muet ; pas de dialogues mais une voix off (Ludmila Mikaël) ; un isolement dans une chambre d’étudiant, puis une déambulation dans un Paris souvent vide… Pourtant, tout cela a quelque chose de fascinant, de presque envoûtant. Le sujet est radical, philosophique, existentialiste. Le texte, d’une grande qualité, d’une inépuisable précision. La diction, lancinante ; elle épouse un flot d’images très belles, oscillant entre le gris pâle et le noir et blanc expressionniste. Cette œuvre offre aussi un regard unique sur Paris. La capitale n’a peut-être jamais été aussi bien filmée, dans toute sa solitude.
Prix Jean-Vigo 1974.
Frédéric Viaux (film vu le 11/02/2009)