Vers l’autre rive
Kishibe no tabi
Fiche technique
Mon avis
Mais où est passé le cinéaste percutant et fascinant de Cure et de Kaïro ? Kiyoshi Kurosawa continue certes à explorer des thèmes fantastiques, à la frontière entre le monde des vivants et celui des morts, entre rêve et réalité, mais il délaisse les genres du thriller ou de l’horreur pour verser dans le mélodrame. Pourquoi pas. L’originalité du film tient dans la présentation de “la vie des morts” parmi les vivants, une vie à fois simple et nouvelle. En découvrant le passé “spectral” de son mari, le personnage de Mizuki découvre de lui de nouvelles facettes. Ce voyage initiatique est aussi l’occasion de lever quelques non-dits dans le couple et, pour Mizuki, d’apprendre à faire son deuil. Mais quel dommage que cette communication entre les vivants et les morts ne soit envisagée que par ce foutu prisme de la rédemption et du pardon, qui se répète de rencontre en rencontre. La mécanique narrative, empruntant au road-movie, finit par lasser à force de ne pas se renouveler, de ne jamais s’emballer, sur le fond comme sur la forme. On espère quelques surprises imaginaires, quelques variations de rythme… On n’a qu’un récit attendu et monocorde, long et lent, qui finit par n’éveiller qu’un aimable ennui. La mise en scène de Kiyoshi Kurosawa a été récompensée au festival de Cannes 2015 dans la sélection Un certain regard. Une mise en scène classique, lisse, polie.
Frédéric Viaux (film vu le 02/10/2015)