Vixen
Vixen
Fiche technique
Mon avis
C’est vraiment affligeant. Comment Russ Meyer a-t-il pu bénéficier durant sa carrière, outre d’un succès public, d’une certaine reconnaissance critique ? Ça reste un mystère. On a beau remettre ce film dans son contexte, la fin des années 1960, le boom libertaire et transgressif, ça ne justifie pas tout. Car il y a derrière les fantasmes débridés du réalisateur, même sous couvert du second degré (facile et discutable), une forme de misogynie qui fait de la femme, systématiquement, une nymphomane ou un animal en rut, comme en témoignent le titre du film (« renarde » en anglais) et le charmant sous-titre de l’affiche. Il y a aussi, pas plus sympathiques, des relents racistes nauséabonds. Tout cela est traité avec un mauvais goût cinématographique à toute épreuve (réalisation voyeuriste, interprétation excessive) et ponctué, à la fin, d’un improbable discours politique, aussi déplacé que long et consternant.
Reste un érotisme à fort tour de poitrine, premier fond de commerce de Russ Meyer et moteur insatiable de son « inspiration ». Le réalisateur nous présente des lolos par kilos ; c’est un peu le grossiste de l’érotisme. Ça peut distraire, mais ça ne fait jamais oublier la nullité bête et malsaine de l’ensemble.
Véritables machines à cash en leur temps, les films de Russ Meyer ont attiré l’attention des studios hollywoodiens. Vixen lui a ainsi ouvert les portes de la Fox (il y avait comme une parenté animalière…). Meyer en tirera une franchise juteuse, en tournant par la suite Supervixens, Megavixens et Ultravixens.
Frédéric Viaux (film vu le 04/06/2007)