L’Émigrant / Charlot l’émigrant
The Immigrant
Fiche technique
Mon avis
De tous les courts-métrages que Charles Chaplin a réalisés pour la Mutual, celui-ci était son préféré. C’est aussi l’un de ses plus connus. Et l’un des plus représentatifs de la tonalité qu’il développera ultérieurement, soit un mélange de comédie burlesque et de mélodrame social. Côté burlesque, Chaplin jongle entre comique de situation (le bateau qui tangue), quiproquo et comique de geste millimétré (dans le restaurant notamment). Mais ce que l’on retient surtout de ce film, c’est le tableau désillusionné du rêve américain, avec quelques « visions » dont se souviendra par exemple James Gray dans The Immigrant, près d’un siècle plus tard. Au moment de l’arrivée au « pays de la liberté », avec vue sur la statue du même nom, les migrants sont parqués au moyen d’une corde et Charlot descend du bateau après avoir reçu un bon coup de pied au cul. Sur cette terre où chacun peut faire fortune, on retrouve le vagabond errant, affamé et fauché. Puis, dans un restaurant, il assiste au passage à tabac d’un client à qui il manquait 10 cents pour payer l’addition. Charlot, lui, s’en sortira par une pirouette, comme toujours, et grâce à l’aide d’un artiste ; il conservera sa dignité et trouvera l’amour. Mais le rêve n’aura duré que le temps d’une traversée… Welcome to America.
Frédéric Viaux (film vu le 26/12/2013)